En tant que pianistes, peu importe notre niveau, nous voulons toujours que notre idée musicale se traduise parfaitement dans notre jeu. Cependant, nous faisons face à des difficultés et à des blocages qui ressemblent à des « limites ». Mais ces limites ne sont pas immuables ; elles évoluent. Notre capacité à jouer ce que nous voulons, notre technique au piano, progresse avec le temps.
Évolution de la technique au piano
Comment cela se passe-t-il ? Comment optimiser cette évolution ? Y a-t-il des règles à suivre ? Des modèles à adopter ? Est-ce que tout est inné ? Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre ici, en nous appuyant sur des références, des théories et des exemples de musiciens célèbres.
Définir la technique au piano
La technique au piano peut être définie comme la capacité à faire correspondre notre idée musicale à sa réalisation pratique.
Et la virtuosité ?
Tout le monde ne cherche pas à devenir virtuose. La virtuosité est simplement une facette de la technique, qui inclut des compétences spécifiques comme les octaves parallèles, les trilles ou la polyrythmie, mais elle n’est pas essentielle pour exprimer sa personnalité musicale.
La technique subjective
Définir la technique de manière subjective semble pertinent : c’est le degré de satisfaction et d’aisance que l’on ressent en jouant, peu importe notre niveau.
Le désir et la technique
Ce degré d’aisance et de satisfaction évolue avec nos aspirations musicales. Parfois, nos désirs semblent impossibles à réaliser. Nous pouvons choisir de les abandonner pour éviter la frustration ou de les poursuivre, en affrontant les obstacles extérieurs et intérieurs.
Obtenir plus de technique
Comment améliorer sa technique ? « Il suffit de s’exercer », entend-on souvent. Mais pourquoi certains progressent-ils plus vite que d’autres ? La pratique seule n’est pas toujours suffisante.
La théorie des 10 000 heures
Cette théorie suggère qu’il faut 10 000 heures de pratique pour maîtriser une compétence. Popularisée par Malcolm Gladwell dans son livre Outliers, cette idée ne prend pas en compte les talents dits « innés » ou les moments de progression rapide dus à des compréhensions soudaines.
Le mythe de l’effort
La théorie des 10 000 heures repose sur l’idée que la quantité d’efforts est proportionnelle au résultat. Pourtant, le temps passé à pratiquer n’est pas toujours un indicateur d’efficacité. Ce qui compte, c’est la qualité de la pratique et l’engagement conscient dans l’apprentissage.
Répétition consciente
La répétition sans conscience, même durant 100 000 heures, ne sert à rien. Ce qui importe, c’est la manière dont nous utilisons notre temps et notre capacité à être attentifs à notre pratique.
La technique au piano et le mental
Hal Galper, un pianiste de jazz renommé, affirme que la technique se situe dans la tête plutôt que dans les mains. Cette idée est partagée par de nombreux grands pianistes comme Liszt et Neuhaus, qui voient la technique comme une combinaison de conscience musicale et d’habileté physique.
Le corps et la technique
Bien que la technique soit souvent perçue comme une compétence mentale, elle implique aussi des contraintes physiques. Chacun a une morphologie unique, et il est important d’adapter la technique à son propre corps plutôt que de suivre des modèles rigides.
Prédispositions physiques ?
Il est courant de croire que certaines habiletés physiques, comme la taille des mains, sont nécessaires pour être un bon pianiste. Cependant, des enfants prodiges avec de petites mains prouvent que la virtuosité ne dépend pas uniquement de la physique.
La technique et la conscience
La technique est un moyen d’exprimer quelque chose. Plus nous cherchons à exprimer notre idée musicale, plus notre corps trouve des moyens d’y parvenir. Cela ne repose pas seulement sur le désir, mais aussi sur la conscience de soi et de ses processus internes.
La mémoire et l’apprentissage
Il existe quatre types de mémoire qui jouent un rôle dans l’apprentissage pianistique : kinesthésique, visuelle, auditive et conceptuelle. Chacune peut être développée consciemment pour créer des connexions et améliorer notre technique.
Conclusion
La technique au piano n’est pas une compétence isolée, mais un mélange complexe de conscience, de désir et de pratique. En étant attentifs à nos processus internes et en adaptant notre pratique à notre propre corps et esprit, nous pouvons progresser de manière plus efficace et satisfaisante.